L'innovation technologique au cœur de la confiance numérique (Décideurs Magazine)
La question de la confiance et de la sécurité des données est primordiale. Pierre-Alain Raphan, responsable des relations institutionnelles chez Claranet, revient sur l’approche de Claranet qui privilégie une réponse technologique pour sécuriser les données plus qu’une nécessité de miser exclusivement sur un cadre réglementaire et territorial.
Il y partage la vision que la technologie apporte une réponse de sécurité supérieure à la simplement à des considération juridique de territorialité.
Au-delà des frontières : une vision globale de la sécurité
Contrairement aux approches traditionnelles qui se concentrent sur des acteurs nationaux ou européens, Claranet défend l'idée que la confiance numérique doit transcender les frontières. Selon Pierre-Alain Raphan, "la confiance numérique repose davantage sur la performance technologique que sur une sécurité juridique focalisée sur une seule zone géographique."Cette vision s'appuie sur un constat simple : la nationalité des acteurs n'est donc pas une garantie absolue et suffisante de sécurité au regard de l’évolution technologique.
L'exemple allemand : cryptage et tiers de confiance
Pierre-Alain met en lumière l'approche allemande comme un modèle intéressant. L'Office fédéral de la sécurité des technologies de l'information en Allemagne a validé l'utilisation de technologies de cryptage avancées, où un tiers de confiance détient la clé de décryptage. Cette méthode offre une protection robuste, même face à des demandes judiciaires étrangères comme le Cloud Act américain.
L'IA et les données : des enjeux cruciaux
L'accélération de l'innovation dans le domaine de l'IA et du traitement des données soulève des questions importantes. Il souligne l'écart considérable entre les investissements américains (248 milliards de dollars), chinois (95 milliards) et français (6 milliards) en matière d'IA sur les dix dernières années.Face à ce constat, il propose une approche pragmatique : plutôt que de chercher à rattraper un retard déjà conséquent, l'Europe devrait se concentrer sur des innovations et des usages de l'IA servant le progrès écologique et social.